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Risques et inconvénients possibles liés à un projet de recherche

Apprenez-en plus sur les différentes façons d’identifier et de mitiger les risques et inconvénients engendrés par votre projet de recherche, ainsi que sur la notion de risque minimal.

Y a-t-il toujours des risques d'inconvénients en recherche?

Oui, le plus souvent. Ils peuvent être graves ou négligeables selon le projet et toucher les participants ou d’autres personnes comme leurs proches, leur famille, ou la communauté.

Que faire alors?

Il est primordial de réfléchir à l’impact de chacune des décisions prises dans le cadre du projet et de chacune des activités de recherche sur le bien-être des participants (incluant le bien-être de ceux qui sont importants pour eux), pour éviter les risques et inconvénients lorsque possible ou sinon de les limiter au maximum.

En retour de leur consentement à être exposés aux risques d’inconvénients inhérents au développement de la science, les participants doivent bénéficier de tous les efforts pour réunir les meilleures conditions permettant de respecter leur dignité.

Les inconvénients peuvent affecter le bien-être des participants de différentes manières. Voici quelques exemples de tels inconvénients:

  • Physiques: fatigue, inconfort, douleur, blessure, ecchymose, etc.
  • Psychologiques ou émotionnels: syndrome post-traumatique, souvenirs douloureux ou désagréables, anxiété, stress, détresse psychologique, etc.
  • Économiques: perte d’avantages sur le plan de l’assurabilité, pertes d’avantages financiers, frein à l’avancement professionnel, perte d’emploi, etc.
  • Sociaux: stigmatisation, discrimination, atteinte à la réputation, privation de droits, privation de la liberté, etc.

Les risques peuvent découler d’un ou de plusieurs facteurs comme:

  • L’objet de recherche ou les caractéristiques des participants visés: sujet sensible, tabou ou controversé, population captive ou vulnérable, etc.
  • La décision d’accepter ou non de participer: perte d’avantages, représailles, autodivulgation d’une condition ou d’un acte stigmatisé ou illégal, etc.
  • La méthode de collecte de données: en personne ou indirecte via un sondage en ligne, entrevue individuelle ou en groupe autour d’un sujet controversé, méthode invasive avec effets secondaires prévisibles ou non invasive, etc.
  • D’un bris de confidentialité: être reconnu directement ou indirectement lors de la participation ou encore lors de diffusion des résultats et malgré les mesures prises pour l’éviter, etc.

Que faire si on ne peut éviter ces risques?

Dès le consentement, il est nécessaire de discuter avec les participants pressentis des risques possibles et des mesures prises pour les mitiger, de façon ouverte et transparente. Voici quelques exemples de bonnes pratiques pour mitiger les risques:

  • Limiter le nombre d’injections pour des prélèvements en installant un cathéter.
  • Réduire autant que possible le nombre de prélèvements pour diminuer l’échantillon total prélevé et éviter d’affecter le bien-être du participant. Vérifier si le participant a fait un don de sang au cours des 3 derniers mois pour en tenir compte.
  • Faire effectuer des prélèvements ou des tests par les personnes ayant les compétences professionnelles et l’expertise pour le faire.
  • Prévoir un test de grossesse dans les mesures d’inclusion à certaines l’étude.
  • Procéder à l’intervention dont les risques ne peuvent être réduits, sur un plus petit nombre de participants ou un sous-groupe de l’échantillon total.
  • Associer certains prélèvements pour la recherche à des interventions thérapeutiques.
  • Décrire le protocole de désinfection des équipements, même ceux impliquant un simple contact non invasif avec la peau des participants (ex.: pose d’électrodes ou decapteurs ou prothèses ou encore mesure de cortisol)
  • Éliminer les risques associés à des interventions qui sont sans lien avec l’objectif de la recherche ou en restreindre l’application si elle est justifiée par un motif spécifique.
  • Prévoir un accès simplifié ou adapté au site de l’entrevue ou du test pour des participants ayant une mobilité réduite liée à une condition physique. Prévoir des pauses si la participation implique un effort (physique, intellectuel, émotif ou autre)

  • Éliminer les questions associées à des thèmes sensibles qui sont sans lien avec l’objectif de la recherche ou en restreindre le nombre si un motif spécifique le nécessite.
  • Privilégier une entrevue individuelle plutôt qu’une entrevue de groupe pour éviter d’attiser des tensions (ex.: entre groupes d’intérêt ou groupes religieux) ou encore le risque de stigmatisation ou de discrimination.
  • En prévision du fait que certains participants pourraient éprouver le besoin de demander de l’aide que dans les jours suivant l’entrevue (flashback), remettre systématiquement à tous les participants, une liste de ressources qu’ils pourront consulter, le cas échéant. Cette liste doit être adaptée à l’inconvénient et, idéalement, inclure des services offerts gratuitement (si possible en informer les responsables concernés. Par exemple: psychologue de l’école, service de consultation de l’Université, etc.)
  • Offrir aux participants la possibilité de ne pas répondre à certaines questions qui les mettraient mal à l’aise. Lorsque l’instrument de mesure est standardisé et nécessite une réponse à toutes les questions, prévenir les participants que si tel est le cas, les données ne pourront pas servir pour la recherche pour des raisons de validité scientifique.
  • Ajouter au formulaire de consentement de participants présentant un risque d’épisode suicidaire, une clause comme: "Toutefois, la confidentialité pourrait être brisée par le chercheur si votre vie ou celle de quelqu’un d’autre pouvait être menacée, par obligation légale. Cette démarche s’effectuerait alors avec votre collaboration, dans la mesure du possible, afin de vous diriger, ainsi que les personnes concernées, vers les ressources appropriées." Prévoir un protocole à cet égard avec les responsables des ressources concernées.
  • Prévoir des mesures d’intervention en situation d’urgence (ex.: prévenir les autorités, faire un signalement, accompagner un participant en danger au plan physique ou psychologique auprès d’une ressource appropriée).
  • Permettre aux participants de valider les données qu’ils ont fournies et qui seront retenues pour l’étude et appliquer les ajouts ou les retraits qu’ils demandent.

  • Remplacer tous les noms qui seront cités durant les entrevues comme les noms de ville, de rue, d’école pour éviter le risque que les participants soient reconnus indirectement, à travers leur propos, en raison de la spécificité des postes occupés par certains ou la notoriété publique les ayant impliqué prévoir, lors de la diffusion des résultats, ainsi que dans le choix des extraits qui seront cités, appliquer une codification élargie aux titres des postes. Prévenir les participants de ce risque et de ces limites à la protection de la confidentialité.
  • Pour éviter l’autodivulgation involontaire de renseignements compromettants, inviter le participant à répondre à partir de ses perceptions plutôt que de ses propres expériences.

Pour éviter une divulgation non autorisée:

  • Éviter de conserver le matériel et les données dans un environnement où des tiers (ex.: employeur) pourrait y avoir accès.
  • Déposer le dossier de recherche au dossier médical (ou psychologique) du participant avec son consentement spécifique seulement.
  • Conserver une seule copie des données sur un support non mobile (ex.: serveur) et protégé par les lois canadiennes. Sinon, encrypter et protéger l’accès aux fichiers les contenant par un mot de passe.

Pour éviter une divulgation implicite de la participation:

  • Espacer les entrevues pour éviter qu’un participant qui termine croise le prochain participant et le reconnaisse.
  • Réaliser les entrevues dans un endroit permettant une participation confidentielle à l’extérieur de l’environnement immédiat du participant.

  • Pour éviter la détérioration des conditions d’emploi (ex.: discrimination) ou d’assurabilité qui pourrait découler de la divulgation implicite de la participation, réaliser les entrevues dans un endroit et confidentiel.
  • Offrir une compensation pour les coûts engendrés par la participation (et non une incitation menant une personne à banaliser les risques encourus par sa participation).

Qu’est-ce que le risque minimal?

L’ÉPTC2 guidant l’analyse des projets le définit ainsi:

«Le risque est fonction de l’ampleur ou de la gravité du préjudice et de la probabilité qu’il se produise, pour les participants ou pour des tiers.»

«Dans le contexte de la Politique, recherche à risque minimal renvoie à la recherche où la probabilité et l’ampleur des préjudices éventuels découlant de la participation à la recherche ne sont pas plus grandes que celles des préjudices inhérents aux aspects de la vie quotidienne du participant qui sont associés au projet de recherche.»

Y a-t-il des avantages pour les participants?

Puisque les avantages associés à la participation sont généralement pris en considération par les participants dans leur décision de collaborer à un projet, il est utile d’être conscient de ceux qui peuvent être espérés et de les communiquer de façon transparente aux participants. C’est une bonne pratique de vérifier les attentes des participants pour s’assurer qu’ils ne se méprennent pas sur les bénéfices réels qu’ils peuvent raisonnablement espérer. Voici quelques exemples de tels avantages possibles.

  • programme d’exercice sur mesure
  • journal de bord favorisant une introspection positive
  • bilan de santé
  • amélioration des performances
  • amélioration de la qualité de vie
  • profiter des bienfaits d’une nouvelle approche
  • bénéficier de repas santé fournis
  • rencontrer des personnes dans la même situation ou avec la même préoccupation
  • briser l’isolement
  • sentiment d’avoir été utile
  • satisfaction de laisser une trace ou un héritage immatériel
  • occasion de faire un bilan personnel
  • parler de soi
  • satisfaire un besoin altruiste
  • vivre une nouvelle expérience, etc.

  • retombées pour la communauté à laquelle le participant appartient
  • amélioration d’un programme d’intervention
  • contributions au développement des connaissances dans une discipline ou pour les générations futures, etc.